lundi 5 avril 2010

DORTAN 21 juillet 1944

Jeudi 1er avril le soir  : Cinéma Le Bellecombe à Lyon, soirée diaporamas (cf message d'annonce Lugdunum), des photos, des idées, de la musique et en ouverture un film muet tourné en 1947 sur la vie de la paroisse de Bellecombe...
Soirée marquée par la convivialité et le chaleureux accueil des organisateurs, et surtout une présentatrice bien meilleure que toutes celles de toutes les télés réunies (clin d'oeil à ....chut). Pour les diaporamas quelques uns m'ont fait sourire parfois rire, d'autres m'ont émue comme celui de la maison du Dr Dugoujon à Caluire (lieu de l'arrestation de Jean Moulin et Raymond Aubrac en 1943).
Les chemins que je croise, se concentrent de plus en plus autour de cette 2e guerre mondiale....Murat dans le Cantal, les rendez vous avec Elin qui a commencé ses recherches sur la Résistance à Lyon (cf son blog dans les liens....).

Dodo chez Lo, Max et Eric, tard très tard dans la nuit.

Vendredi  matin départ tôt, très tôt en direction de Dortan, à 5 mn d'Oyonnax, sur la route de Saint Claude. Un client habituel, une formation habituelle, une ville inhabituelle qui m'interpelle à chaque fois que je vois le panneau depuis 2 ou 3 ans maintenant.

  
Le 12 juillet 1944, les troupes allemandes, harcelées par la Résistance entrent dans Dortan. Après un pillage systématique, 7 personnes sont fusillées dont le curé du village et une femme.


Le lendemain, 3 habitants d'Oyonnax, dont un adolescent de 15 ans sont abattus. Dans un climat insoutenable des femmes sont violées. Les 20 et 21 juillet, 15 hommes sont arrêtés et torturés au château dans des conditions abominables (une personne connaissant 13 des victimes ne pourra en identifier qu'une seule, deux jours plus tard, tant les visages et les corps sont mutilés).
Le 22 juillet, les allemands rassemblent la population au château et dés 7 heure, incendient le village qui brûle intégralement. Ils quittent les lieux dans le chaos et les ruines fumantes.

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 Dortan, en ruine.....
Je suis allée faire un tour au cimetière et j'ai trouvé la tombe de ce curé de campagne, qui a été curé de cette paroisse pendant 37 ans avant d'être fusillé devant son église.
Le monument aux morts de Dortan, tout près de l'église.

Seul vestige de l'incendie de Dortan. Cette petite ville célèbre pour ses jeux d'échecs en bois ne ressemblent plus du tout à ces vieilles cartes  postales :



CpaDortan3.jpg (13937 octets)



Seul le château, alors quartier général des troupes allemandes, a été conservé. 
Une « cité provisoire » a été bâtie afin de reloger les Dortanais. Celle-ci a été inaugurée par le président de la République de l'époque Vincent Auriol, lors d'un voyage qu'il a effectué en Savoie.

Les légions de l'Est (en allemand Ostlegionen ou Ostgruppen) étaient des unités de la Wermarcht constituées de conscrits ou de volontaires qui étaient des prisonniers de guerre ou des hommes venant des territoires occupés par le 3eme Reich à l'est, principalement de l'Union soviétique. Ces unités étaient en général pauvrement dotées, armées et traitées et n'équivalaient pas à des unités allemandes similaires.
Certaines de ces unités étaient intégrées à de plus vastes unités allemandes chargées de la lutte contre le Maquis, se montrant brutale avec la population civile. À la fin de la guerre, les autorités françaises renvoyèrent en URSS ceux qui avaient été fait prisonniers.

Ainsi la brigade Jesser, du nom de son commandant, le général Kurt Von Jesser, était une division des forces allemandes destinée à la répression et à l’anéantissement des maquis d'Auvergne et du limousin, et qui sévit dans ces régions de juin à août 1944.
 Et notamment à Murat (voir message sur Lavigerie -Cantal) dans les archives
  • Le 12 juin 1944 à Murat,  la Résistance Cantaloue abat l'Hauptsturmführer Hugo Geissler, l'un des 21 chefs régionaux de la Gestapo en France.
  • Du 16 au 21 juin 1944 : opérations de répression dans le Cantal,
voilà cette infime partie de l'histoire comme pour dire ....."N'oublies pas".

3 commentaires:

  1. Ce n'est pas la tombe ou est enterré le curé, elle ce trouve au centre du cimetière, au pied de la grande croix.
    C'est sympa de parler de notre village qui surprend par son architecture des années 50.

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  2. Je n'avais pas vu votre commentaire, merci de cette précision. Si vous le souhaitez vous pouvez m'envoyer un mel. J'ai eu du mal avec toutes les tombes dans le cimetière....
    Je rechercherai volontiers des témoins de cette histoire. Surtout depuis que je lis quelques petites choses sur la résistance à Oyonnax et dans les environs. Mon mel corinnesil@yahoo.fr

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  3. Ce n'est pas le 22juillet 1944 que le village fut incendié
    ( comme indiqué plus haut ) mais le 21 juillet.

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